Premières leçons du 01 au 19/07/2020 (10h de conduite)
La première chose qu'on peut dire c'est le léger sentiment de déception que j'ai ressenti à l’inscription dans ma moto école. On es à l'ancienne ici. Pas question de MT07 et de pistes privées, ni même d'une multiplicité de moniteurs. Ici c'est à la dure : un moniteur, une Honda 125, une Kawa Z400 et une Gladius (600cm3), du matos qui sent le vécu et en moyenne 3 élèves par sessions. La piste : un bout de route étroit long d'une centaines de mètres bordant un Epide et quelques entreprises locales. Imaginez une portion de zone commerciale ou de zone industrielle quasi déserte, dont une route a été allouée à la moto école pour la pratique. Ma zone de plateau ressemble à une banale chaussée à double sens de circulation large de 6 mètres bordée par un trottoir de chaque côté. Le moniteur ne cache pas sa personnalité, c'est un mec qui a tendance à gueuler et râler. Ça promet.
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Les débuts sont hésitants. Le test seul avec le moniteur n'aura pas été très concluant. Enfourchant la fameuse Gladius et ses 200 kilos, verdict sans appel, mon inexpérience de la moto me vaudra probablement quelques heures de conduite pour me mettre à l'aise. J'alterne en posant le pied, je mate le sol, je cale, bref. C'est fixé on sera loin des 20h du forfait de base, je suis prévenu. Ok.
First steps
Premier cours, on commence par la base, pendant que 2 autres élèves plus expérimentés testent le plateau me voilà seul avec la Gladius. Démarrage, arrêt, rétrogradage. Je suis littéralement soufflé par sa puissance et ça capacité à me propulser à la moindre poussée de gaz un peu trop brusque. Pour l'instant c'est le bonheur. Premières vraies sensations, on pousse jusqu'à 50-60 km/h, le vent qui fouette le casque et pas vraiment de restrictions. Je me sens le King de la street en faisant de la ligne droite ... Je bosse le passage de vitesse, le rétrogradage, le freinage en ligne droite.
Les cours suivants approfondissent un peu les bases, on aborde les virages à faible allure et je m'exerce au demi-tour et là c'est le drame...
Fixant comme un abruti une grille que je vois s'approcher à cause d'un demi tour mal géré, je panique et au lieu de freiner avec le frein arrière, je décide d'arrêter la moto au pied. OUI. Aux pieds. Moralité 200 kilos avec de l'inertie ça avance pas mal !
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Plus de peur que de mal. J'ai réussi à freiner le bestiau avec mes jambes (merci la muscu) pour finalement simplement toucher le portail du bout de la roue avant sans vrai collision, plus de peur que de mal. Sous le regard amusé de gamins de l'Epide local se foutant littéralement de moi, je fais marche arrière et me barre tout penaud baissant ma solaire pour garder un anonymat tout relatif.
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Je ne lâche pas l'affaire et m'obstine à pratiquer mais cette fois-ci sous les conseils de mon moniteur, je m'exerce plus loin à une intersection sans trop de passage pour avoir plus de place et c'est déjà mieux. J'ai en tout cas pu apprendre l'importance du regard et de la position de conduite, tout en gérant mon équilibre.
Malgré ce petit accident de parcours, je sens un gain de confiance notable et un sentiment positif d'être plus à l'aise sur la moto. Je commence à aborder l'allure lente (accélérateur frein embrayage) en ligne droite et à monter les vitesses (1 à 4) en conservant 50 km/h pour ensuite freiner en continu, et rétrograder jusqu'à l'arrêt complet.
Changement cette fois -ci pour la quatrième leçon. Je pars seul avec mon mono direction le plateau sur une petite Honda 125. Mission d'aujourd'hui, débuter le slalom entre des plots et travailler le demi-tour en bout de parcours dans une zone restreinte plus montée de vitesse, rétrogradage et arrêt de précision.
C'est de loin ma pire leçon. Perturbé par le changement de moto je fais mon parcours, demi-tour et je cale. J'avance de 10 cm pour caler à nouveau. 5 min passent à s'arracher les cheveux pour comprendre ce qui ne va pas et le moniteur qui m'observe sans intervenir, le regard blasé et moi qui cale, re-cale et re-cale à nouveau...
J'ai fini par comprendre que contrairement à la Gladius où il suffit de jouer avec l'embrayage sans intervenir sur les gaz pour avancer et avoir de l'équilibre, la 125 demande à l'inverse de bien pousser les gaz tout en restant longuement bloqué sur le point de patinage, pour gagner progressivement en inertie et atteindre un point d'équilibre. Le reste de la leçon n'a été qu'une succession d'erreurs : multiples calages, rétrogradage sans relâcher le levier d'embrayage, erreur sur le circuit de parcours, dosage du frein mal géré, etc. En gros je me suis laissé gagné par le stress et par la pression. Tout ça pour aboutir à une engueulade avec mon moniteur, lui, me reprochant de ne pas écouter et appliquer ses instructions et moi soutenant que gueuler sur son élève ne sera jamais une pédagogie viable.
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Le surlendemain j'y retourne pour une nouvelle leçon un peu en appréhension de comment les choses vont se passer.
Cette fois-ci nous sommes deux. Accompagné par une nana qui vient tout juste de finir sa 4e heure, je fais un peu connaissance avec elle sur le trajet à destination du plateau. J'apprend que l'apprenante à eue un accident il y a peu en plein cours. Rien de grave, quelques blessures superficielles mais surtout je sens son stress monter à l'idée de remonter sur une bécane. Histoire de détendre l'atmosphère autant pour moi que pour elle, je l'amène vers d'autres sujets conscient qu'un accident peut être source de points bloquants. Et d'une pierre deux coups ça me permet de me sentir plus en maîtrise de la situation.
Malgré quelques sarcasmes du moniteur, celui-ci semble être plus neutre ou en tout cas plus patient. Il divise la session en deux parties. Pendant qu'un apprenant s'exerce sur la 125, un autre en sa compagnie fait le parcours du plateau à pied pour mémoriser le circuit et les différentes instructions des étapes du plateau. Et on alterne à tour de rôle.
Cette fois-ci, plus familier avec la Honda, je me sens nettement plus à l'aise avec et m'exerce sur différentes situations : allure, freinage, placement, demi-tour, etc. Tout ce passe correctement, si bien que suffisamment confiant je demande de tester le parcours lent.
La principale difficulté que j'ai eu était de s'engager dans le parcours pour ensuite tourner et atteindre le premier virage entre les deux piquets. Le reste une fois engagé c'est passé sans trop d'encombres. La leçon s'est terminée avec le travail du demi tour en continu, en cercle afin de travailler la posture, le regard et la gestion du frein/accélérateur.
Je passe mon ETM le 21 sans aucune crainte de le louper (moyenne de 38-39 sur les exams blancs).
Première question :
Je suis derrière les cônes du départ du parcours lent et dispose d'une distance d'environ 3-4 mètres pour être en équilibre et tourner vers les premiers piquets.
En première avec une 600 ou une 400 c'est très simple, il me suffirait de jouer avec le point d'embrayage et compléter avec le frein si je vais trop vite pour m'engager et tourner vers les piquets.
Avec la 125, vu que je dois obligatoirement mettre les gaz en gardant la main gauche bloquée sur le point de patinage, je n'arrive pas à être suffisamment vite en équilibre pour tourner. En fait j'ai la sensation que le début du parcours avant les cônes n'est pas suffisamment long pour que je puisse gagner de l'allure, être en équilibre et tourner avant de me manger le trottoir d'en face.
A votre avis, comment faire avec la 125 pour être très rapidement en équilibre en 1ère sans avoir besoin de trop d'élan ?
Courage aux apprentis motards !