Chose promise, chose due, aujourd'hui je vais vous parler de mon expérience au permis A2.
Tout commença en 2019. C'était une nuit d'orage, les éclairs lacéraient le ciel, et la pluie... Pardon, je m'égare.
Donc. J'avais décroché mon permis B en avril 2015, et il me restait donc 7 mois pour passer le permis A2 sans repasser le code.

Je n'ai pas pris le temps de sélectionner la moto-école (chose que j'ai regretté par la suite), j'ai choisi la plus proche de là où j'habitais à l'époque, à 10 minutes à pieds de chez moi.
Tout se passe bien, on fait un contrat de 20h de cours, je m'inscris, je paie, etc...
Au bout de quelques heures effectuées, en rentrant dans l'auto-école avant mon cours, j'intercepte un débat entre un autre élève et la femme qui gérait l'accueil. Globalement, je comprends qu'il s'est fait avoir parce qu'il pensait que les 20h de son contrat comprenait les 12h de plateau + les 8h de circulation, comme c'était le minimum légal pour participer à l'examen.
12 + 8 = 20, logique, c'est aussi ce que j'avais compris... mais en fait non.

Le but de cette auto-école était clairement de chiffrer le plus d'heures de conduite possible. Parfois on m'appelait la veille pour le lendemain, pour m'insérer dans des créneaux où un désistement avait eu lieu.
Je me suis rendu compte assez vite de comment elle était gérée, mais bon, j'avais d'autres soucis à gérer à l'époque, alors je me suis dit : "Tant pis. Tu passes l'examen le plus vite possible, tu paies tes heures, et puis tu te casses."

Sauf que là... Le monstre implacable appelé COVID arrive.


Au final, j'ai pris bien plus d'heures pour être sûr de réussir l'épreuve du plateau, l'auto-école me poussait à en prendre, bien sûr, mais je sentais moi aussi que c'était nécessaire, et que, au pire des cas, c'est toujours bénéfique d'être un peu plus entraîné.
Je passe mes soirées à apprendre les fiches par coeur, et j'arrive finalement à l'épreuve du plateau.
Le plateau :
Tout se passe bien sur les premières épreuves !
Quand j'arrive à la manoeuvre d'évitement, que je maîtrisais le moins bien (il m'arrivait encore de renverser le plot avec le pied, à l'entraînement), ma gorge se serre.
Je me concentre... Je fais mes slaloms, mon demi-tour... j'accélère, et je me penche comme un taré pour éviter le plot. Je n'entend aucun son de plot qui sautille, je m'arrête dans le carré imposé, soulagé.
Mais l'examinateur m'annonce que je n'étais pas à la vitesse minimale lors de l'accélération, j'étais à 40 et quelques...
"Ah bon ?" demandais-je, candide. "Ça ne vaut même pas un B ?

- Eh non, me répond l'examinateur. Même avec les 5 km/h de marge, vous n'étiez pas à la vitesse minimale.
Je dois donc recommencer. Dans mon esprit, c'est déjà un miracle que j'ai réussi à ne pas toucher le plot, alors le stress augmente. Je suis persuadé que je ne vais pas y arriver. Et c'est le deuxième et dernier essai !

Je me lance. J'accélère avant les slaloms. Avec le stress, au lieu de passer en seconde, je passe au point mort. Le moteur hurle, et la moto décélère brutalement. Je manque de tomber, mais je réussi à passer en seconde et à accélérer. De peur de ne pas aller assez vite pendant les slaloms (minimum 40 km/h), j'accélère comme un taré et je me retrouve à 60 km/h dans les slaloms. J'ai vraiment cru que j'allais mourir...

J'arrive au bout, je fais mon demi-tour, j'accélère beaucoup pour être sûr d'atteindre la vitesse limite... Je me retrouve à presque 60 km/h avant l'évitement, et je me penche comme jamais je m'étais penché avant pour éviter le plot. Le plot n'est pas touché, victoire !

Je m'arrête dans le carré imposé, et je cale. Je me souviens de mes mains qui tremblaient quand je suis descendu de la moto
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Ensuite vient l'épreuve des fiches, je tombe sur celle que j'avais le plus révisé : l'alcoolémie et les stupéfiants. Je sors les chiffres, tout ça... mais je n'ai qu'un B (qu'est-ce qui se serait passé si j'étais tombé sur une fiche que je connaissais moins ?).
Au final, j'ai eu 4 A et 1 B, et j'ai validé (tant bien que mal) mon plateau !

La circulation :
Après mon plateau validé, j'ai fait quelques heures de circulation à moto, avec mon moniteur dans qui me suivait dans la voiture derrière. Nous étions 2 élèves à chaque cours.
L'examen arrive, je me foire lamentablement. Je ne me souviens plus exactement, mais de souvenir j'ai fait plusieurs fautes éliminatoires, dont couper la route à une voiture dans un rond-point (je m'étais engagé et j'ai beaucoup accéléré pourtant, et la voiture était quand même assez loin derrière, en temps normal je pense que ça serait passé... mais pas le jour d'un examen). Je me suis aussi arrêté à ce que je pensais être un stop à moitié effacé, qui s'est révélé ne pas en être un.
J'ai tenté un deuxième essai. Je ne me souviens plus du tout de ce deuxième essai, je sais juste que ça n'a pas été concluant

De souvenir, c'était une sale période pour moi : dégâts des eaux me forçant à déménager rapidement, ma boîte qui cherchait à me virer (alors que c'était une alternance, donc mes études en dépendaient), séparation amoureuse imminente... C'était peut-être pas la meilleure période pour être concentré !
Troisième tentative :
On est le 27 décembre 2020, je passe mon examen le lendemain, le 28 décembre. C'est la dernière session. Si je ne réussi pas, non seulement mon code expire, mais en plus tout le permis moto change, et je vais devoir recommencer toutes mes heures de plateau, passer le "code moto", et tout l'argent investi auparavant aura été jeté par les fenêtres (bon, il m'aura appris à tenir à peu près sur une moto... mais c'est tout).
Le stress est à son comble, je n'arrive pas à m'endormir.
Même la technique secrète qui booste l'endorphine, appelée communément "pignole", n'arrive pas à me calmer.

Les heures passent... à 3h du matin, je stress encore plus du fait d'arriver fatigué à l'examen, et je sens l'angoisse monter. Je n'avais jamais fait de crise d'angoisse avant, mais je sais - je sens - que c'est ce qui va bientôt arriver si je ne me calme pas.
Je file sur Youtube pour trouver un truc du genre "méditation guidée" pour me calmer. Ça fonctionne plutôt bien, ça me permet de me concentrer sur autre chose, je sens l'angoisse diminuer un peu, j'arrive presque à m'endormir... Mais dès la vidéo finie, le jingle Deliveroo m'explose dans les oreilles.

Ça me réveille, et je suis encore plus exaspéré qu'avant.

5h du matin. Je n'ai toujours pas fermé l'oeil, je décide de me lever et de me préparer : j'avais déménagé à ce moment là, et j'ai rendez-vous à 8h à l'auto école.
J'arrive donc à l'examen avec une nuit blanche dans la gueule.

L'examinateur est plus sympa que les deux premiers, il a l'air d'avoir un peu d'humour, mais ses blagues me stressent plus qu'autre chose. En arrivant dans son bureau, j'appuie sur l'interrupteur en m'appuyant sur le mur et la lumière s'éteint.
"Bah, monsieur, n'éteignez pas la lumière, quand même !

- Ah, euh, oui, pardon.

L'épreuve se passe bien, j'ai juste raté une direction qu'il m'avait donné dans l'oreillette. Y avait un panneau "Déviation" sous la direction qu'il m'avait donné, alors j'ai suivi la déviation, pensant que c'était la bonne solution... mais non, visiblement la route n'était pas bloquée, j'aurai pu suivre la direction.
Au final, ça se passe plutôt bien, et 2 jours après, l'auto-école m'appelle pour me féliciter de la réussite de mon examen !

On m'avait pourtant assuré que le plateau était le plus dur... Au bout du compte, j'ai eu 4 A au plateau, mais j'ai dû passer 3 fois la circulation !

Voilà ma petite épopée au permis A2, désolé pour le long pavé, j'ai essayé d'aérer au mieux, et pour ceux qui ont eu le courage de tout lire, n'hésitez pas à me faire part de vos observations !