Quel film, avez vous vu récemment au cinéma?
Modérateurs : Centaure, Harlock, Taz
Re: Quel film, avez vous vu récemment au cinéma?
"La isla minima" : une très très bonne surprise que ce thriller à l'espagnole d'un certain Rodriguez. Dans un no man's land tout en platitudes géométriques marécageuses, perdu au fin fond d'une Espagne où plane encore dans les brumes l'odeur glauque du franquisme, deux flics pas très raccord doivent forcer la loi du silence pour démasquer un "écharneur" de gamines. Accrochez vous braves gens, la tension devient vite palpable et vous réservera quelques sursauts ou autres décharges d'adrénaline, l'air de rien. La progression de l'enquête, bien scénarisée, dévoile au passage des aspects inquiétants sur le passé d'un des limiers, au temps de sa splendeur sous Franco.
Gros travail sur la photo par ailleurs : la lumière peut magnifier un morne paysage aussi bien qu'exalter son caractère anxiogène, quand le jour décline ou que la pluie s'en mêle par exemple. Voilà un film qui ne cède jamais à la facilité, évitant le manichéisme sur chaque protagoniste autant que la surenchère à l'américaine quand l'ambiance devient gore. J'en sors impressionné et emballé.
De la came efficace et un regard sans complaisance sur l'Espagne des années 80. Bravo !
Gros travail sur la photo par ailleurs : la lumière peut magnifier un morne paysage aussi bien qu'exalter son caractère anxiogène, quand le jour décline ou que la pluie s'en mêle par exemple. Voilà un film qui ne cède jamais à la facilité, évitant le manichéisme sur chaque protagoniste autant que la surenchère à l'américaine quand l'ambiance devient gore. J'en sors impressionné et emballé.
De la came efficace et un regard sans complaisance sur l'Espagne des années 80. Bravo !
Re: Quel film, avez vous vu récemment au cinéma?
Quoi de neuf Docter ? "Vice versa" !
"Vice versa" est le titre français qui a été choisi pour le dernier film des studios Pixar, réalisé par Pete Docter et intitulé en anglais "Inside out" ("Dedans dehors", disons). En matière de film d'animation, "Vice versa" me paraît conçu surtout pour des adultes, ou pour l'éveil de l'intériorité chez des préados ou des ados. Moins pour de "vrais" enfants, contrairement à la désormais classique série des "Toy-story" par exemple, pour ne citer que le titre culte qui fit connaître les studios Pixar.
Difficile en effet à mon avis, pour des enfants, de percuter vite sur des notions comme la mémoire à long-terme, les souvenirs inconscients, la mémoire abstraite, la mélancolie constructive résultant d'une salutaire association entre joie et tristesse, enfin tout ce qui sous-tend la géniale trame scénaristique du film.
Mais pour les autres, quel excitant défi que de suivre, amusé et sans cesse "(émous)titillé" par les trouvailles du bon Docter, les méandres de l'interaction entre le réel et l'intériorité dans l'élaboration d'une tranche de vie !
On peut peut-être se dire que le schéma sociétal dans lequel la maison Pixar nous impose sa famille modèle est prévisible et convenu, confit dans le consumérisme urbain, voire "mégapolistique".
Certes, le choix des 5 émotions peut, par ailleurs, paraître un peu réducteur, de même que la prépondérance accordée à 3 d'entre elles (joie, tristesse et colère) dans le déterminisme sur le cours des choses, la peur et le dégoût n'ayant dans le synopsis que très peu d'influence réelle.
Enfin, le bien fondé du choix du titre pour la version française est peut-être lui aussi discutable.
Mais ces toutes petites réserves étant posées, quelle maestria, et quelle jubilation pour le spectateur de se laisser emporter jusqu'à l'émotion ! Car l'émotion s'impose quand l'alliance se soude entre joie et tristesse pour faire exploser à l'esprit la finesse de la mélancolie qui conduit au bonheur vrai...Au passage on sera resté songeur devant les qualités graphiques et chromatiques, autant que devant l'animation fluide et dynamique, et on aura pris un peu son pied à sourire à la plupart des innombrables clin-d'oeils de ce film malin, dont une seule vision ne suffit sûrement pour en profiter complètement...
"Vice versa" est le titre français qui a été choisi pour le dernier film des studios Pixar, réalisé par Pete Docter et intitulé en anglais "Inside out" ("Dedans dehors", disons). En matière de film d'animation, "Vice versa" me paraît conçu surtout pour des adultes, ou pour l'éveil de l'intériorité chez des préados ou des ados. Moins pour de "vrais" enfants, contrairement à la désormais classique série des "Toy-story" par exemple, pour ne citer que le titre culte qui fit connaître les studios Pixar.
Difficile en effet à mon avis, pour des enfants, de percuter vite sur des notions comme la mémoire à long-terme, les souvenirs inconscients, la mémoire abstraite, la mélancolie constructive résultant d'une salutaire association entre joie et tristesse, enfin tout ce qui sous-tend la géniale trame scénaristique du film.
Mais pour les autres, quel excitant défi que de suivre, amusé et sans cesse "(émous)titillé" par les trouvailles du bon Docter, les méandres de l'interaction entre le réel et l'intériorité dans l'élaboration d'une tranche de vie !
On peut peut-être se dire que le schéma sociétal dans lequel la maison Pixar nous impose sa famille modèle est prévisible et convenu, confit dans le consumérisme urbain, voire "mégapolistique".
Certes, le choix des 5 émotions peut, par ailleurs, paraître un peu réducteur, de même que la prépondérance accordée à 3 d'entre elles (joie, tristesse et colère) dans le déterminisme sur le cours des choses, la peur et le dégoût n'ayant dans le synopsis que très peu d'influence réelle.
Enfin, le bien fondé du choix du titre pour la version française est peut-être lui aussi discutable.
Mais ces toutes petites réserves étant posées, quelle maestria, et quelle jubilation pour le spectateur de se laisser emporter jusqu'à l'émotion ! Car l'émotion s'impose quand l'alliance se soude entre joie et tristesse pour faire exploser à l'esprit la finesse de la mélancolie qui conduit au bonheur vrai...Au passage on sera resté songeur devant les qualités graphiques et chromatiques, autant que devant l'animation fluide et dynamique, et on aura pris un peu son pied à sourire à la plupart des innombrables clin-d'oeils de ce film malin, dont une seule vision ne suffit sûrement pour en profiter complètement...
Re: Quel film, avez vous vu récemment au cinéma?
Salut moi je suis allé voir jurasic world et teminator Genesis. Les deux sont super
Re: Quel film, avez vous vu récemment au cinéma?
Jurassic World aussi, bon divertissement mais la recette n'a guère évolué depuis le 1 !
- thunderbird
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Re: Quel film, avez vous vu récemment au cinéma?
"Manglehorn" , avec Al Pacino et Holly Hunter .... On n'oublie rien , on accumule...
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Re: Quel film, avez vous vu récemment au cinéma?
"vice et versa", dessin annimé Disney - Pixar :
on retrouve les ficelles habituelles des 2 maisons : - l'humour et le graphisme Pixar - le côté un brin gnan-gnan parfois de Disney ...
pas vraiment fait pour les moins de 10 ans je pense, plus jeunes, les gosses passent sans aucun doute à côté des finesses psycho-moralisatrices à la Disney
franchement, un bon moment plutôt léger et drôle
on retrouve les ficelles habituelles des 2 maisons : - l'humour et le graphisme Pixar - le côté un brin gnan-gnan parfois de Disney ...
pas vraiment fait pour les moins de 10 ans je pense, plus jeunes, les gosses passent sans aucun doute à côté des finesses psycho-moralisatrices à la Disney
franchement, un bon moment plutôt léger et drôle
si tu me vois dans tes retros .................. c'est que je te suis ....................... donc tu te traines !
"pas plus vite qu'à fond" ok ! mais ... "plus vite qu'à fond", c'est quoi ? ^.^
En voiture oui, mais... à moto, on est jamais vraiment "perdu", on visite ...
"pas plus vite qu'à fond" ok ! mais ... "plus vite qu'à fond", c'est quoi ? ^.^
En voiture oui, mais... à moto, on est jamais vraiment "perdu", on visite ...
Re: Quel film, avez vous vu récemment au cinéma?
JURASSIC WORLD - bon divertissement ! J'ai juste trouvé dommage que l'hybride meurt à la fin. J'aurais aimé qu'il bouffe les visiteurs...
MEMOIRES DE JEUNESSE - J'ai tout simplement adoré!
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Re: Quel film, avez vous vu récemment au cinéma?
Mission Impossible (le dernier), +1 pour la course poursuite en S1000RR, sinon le film est pas mal, c'est mission impossible quoi
Dernière modification par Ptitmemed le 02 sept. 2015, 11:01, modifié 1 fois.
Re: Quel film, avez vous vu récemment au cinéma?
Bien aimé aussi ce "Mission impossible", une séance à 21h45 un Samedi soir sans système 3D à la c..., l'heure d'une bonne séance pour moi
Re: Quel film, avez vous vu récemment au cinéma?
Dheepan, au départ je pensais que j'allais m'ennuyer... Pas du tout, vraiment sympa comme film. Ca fait réfléchir sur certains points, ça fait du bien
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Re: Quel film, avez vous vu récemment au cinéma?
La Rage au Ventre cet aprem, ce film prend vraiment aux tripes et on en ressent les émotions des personnages.
Jake gyllenhaal joue toujours aussi bien, dans ce film encore plus je trouve !
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La vie est trop courte pour ne pas en profiter :) !
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Re: Quel film, avez vous vu récemment au cinéma?
Vu hier soir, Mission Impossible 5. Ca bouge, ça remue beaucoup. Mais pas facile de rouler comme
lui sur deux roues.
lui sur deux roues.
"Dheepan" : méritée, la palme d'or ? Faut voir...
Pour notre retour aux salles obscures hier après de courtes vacances, on hésitait entre "Coup de chaud", un thriller français avec Darroussin, et la palme d'or de cette année, "Dheepan", de Jacques Audiard dont j'avais adoré "Un prophète", couvert de lauriers à Cannes lui aussi. On a choisi Dheepan, dont le scénar était quand même prometteur.
Ca nous conte le parcours d'un guerrier Tamoul (Dheepan) qui cherche à fuir la guerre civile du Sri Lanka, au début des années 2000 je crois, et qui s'associe avec une jeune femme dans un camp de réfugiés. Celle-ci a réussi à se faire passer pour la mère d'une orpheline qu'elle prend avec elle un peu au hasard pour augmenter ses chances d'échapper à l'impasse où elle végète. Ensemble ils débarquent en France et cherchent à se faire passer pour une famille soucieuse de s'intégrer, même si la jeune femme conserve l'espoir de gagner l'Angleterre où elle a un contact familial. Les services d'immigration les casent dans une cité de la banlieue chaude parisienne, où il va leur falloir donner le change, au milieu d'une population cosmopolite bas de gamme. Un monde interlope (Tihocan tu sais ce que je veux dire ) de petites frappes, de dealers à la petite semaine, de voyous organisant leur vie à la recherche de l'argent facile. Dheepan veut tirer un trait sur son passé douloureux, mais ce passé cherche à le rattraper.
Avec "Dheepan" on en a pour ses sous : Audiard nous livre un film "deux en un" et c'est peut-être à nous de choisir celui des deux genres qui nous convient le mieux. Les deux premiers tiers, assez paisibles somme toute, nous rendent les protagonistes familiers. Leur tortueuse tentative pour faire illusion autant aux autres qu'à eux-même en fait des personnages complexes et attachants. Il faut d'ailleurs saluer la performance des acteurs dont je ne fais pas l'effort de chercher à retenir les noms à rallonge (honte sur moi !), qu'il s'agisse de celui qui crée Dheepan ou de celles qui endossent les personnages de sa femme et de sa fille. Tous sont excellents. Dans le rôle d'un chef de gang local tout juste sorti de prison, Vincent Rottiers m'a paru aussi plutôt crédible en petit caïd enfermé dans sa posture pour sauver la face sans toujours y croire. Cette première partie, la plus longue, a ceci d'inquiétant que les incursions épisodiques de son passé de guerrier dans le cheminement intérieur de Dheepan, s'il essaye de les refouler ou d'y échapper de toutes ses forces, on sent bien qu'elles n'ont pas dit leur dernier mot. De même, la montée très progressive de la tension entre les voyous de la cité où ont atterri nos trois "étranges étrangers", on sent bien qu'elle va aller vers un paroxysme.
Et donc l'explosion du dernier tiers, on la voit venir parce qu'on s'attendait à un basculement. A la limite, on la désirait comme une libération. Pourtant, elle elle nous saute aux yeux en créant quand même la surprise. Le film change de registre et ça dépote, pas à dire c'est du brutal. Mais je n'y ai pas cru. Car le dénouement, que je ne dévoilerai pas, lui fait perdre toute crédibilité. A cause de cette invraisemblance à mes yeux, pour moi "Dheepan" c'est un peu "Banlieue 13" qui aurait enfilé un costume de docu trop étroit, lequel costume finit par craquer. "Y a quequ'chose qui cloche là d'dans" mais c'est pas comme dans la chanson : j'ai pas envie d'y retourner immédiatement.
Audiard m'a donné l'impression d'avoir pété un câble en cours de tournage . Autant "Un prophète", magnifique de cohérence, m'avait scotché, autant ici je suis resté dubitatif. Je ne comprends pas trop que la palme d'or soit venue couronner ce film inégal.
Si j'avais su j'aurais essayé "Coup de chaud". Mais à vous de voir...
Ca nous conte le parcours d'un guerrier Tamoul (Dheepan) qui cherche à fuir la guerre civile du Sri Lanka, au début des années 2000 je crois, et qui s'associe avec une jeune femme dans un camp de réfugiés. Celle-ci a réussi à se faire passer pour la mère d'une orpheline qu'elle prend avec elle un peu au hasard pour augmenter ses chances d'échapper à l'impasse où elle végète. Ensemble ils débarquent en France et cherchent à se faire passer pour une famille soucieuse de s'intégrer, même si la jeune femme conserve l'espoir de gagner l'Angleterre où elle a un contact familial. Les services d'immigration les casent dans une cité de la banlieue chaude parisienne, où il va leur falloir donner le change, au milieu d'une population cosmopolite bas de gamme. Un monde interlope (Tihocan tu sais ce que je veux dire ) de petites frappes, de dealers à la petite semaine, de voyous organisant leur vie à la recherche de l'argent facile. Dheepan veut tirer un trait sur son passé douloureux, mais ce passé cherche à le rattraper.
Avec "Dheepan" on en a pour ses sous : Audiard nous livre un film "deux en un" et c'est peut-être à nous de choisir celui des deux genres qui nous convient le mieux. Les deux premiers tiers, assez paisibles somme toute, nous rendent les protagonistes familiers. Leur tortueuse tentative pour faire illusion autant aux autres qu'à eux-même en fait des personnages complexes et attachants. Il faut d'ailleurs saluer la performance des acteurs dont je ne fais pas l'effort de chercher à retenir les noms à rallonge (honte sur moi !), qu'il s'agisse de celui qui crée Dheepan ou de celles qui endossent les personnages de sa femme et de sa fille. Tous sont excellents. Dans le rôle d'un chef de gang local tout juste sorti de prison, Vincent Rottiers m'a paru aussi plutôt crédible en petit caïd enfermé dans sa posture pour sauver la face sans toujours y croire. Cette première partie, la plus longue, a ceci d'inquiétant que les incursions épisodiques de son passé de guerrier dans le cheminement intérieur de Dheepan, s'il essaye de les refouler ou d'y échapper de toutes ses forces, on sent bien qu'elles n'ont pas dit leur dernier mot. De même, la montée très progressive de la tension entre les voyous de la cité où ont atterri nos trois "étranges étrangers", on sent bien qu'elle va aller vers un paroxysme.
Et donc l'explosion du dernier tiers, on la voit venir parce qu'on s'attendait à un basculement. A la limite, on la désirait comme une libération. Pourtant, elle elle nous saute aux yeux en créant quand même la surprise. Le film change de registre et ça dépote, pas à dire c'est du brutal. Mais je n'y ai pas cru. Car le dénouement, que je ne dévoilerai pas, lui fait perdre toute crédibilité. A cause de cette invraisemblance à mes yeux, pour moi "Dheepan" c'est un peu "Banlieue 13" qui aurait enfilé un costume de docu trop étroit, lequel costume finit par craquer. "Y a quequ'chose qui cloche là d'dans" mais c'est pas comme dans la chanson : j'ai pas envie d'y retourner immédiatement.
Audiard m'a donné l'impression d'avoir pété un câble en cours de tournage . Autant "Un prophète", magnifique de cohérence, m'avait scotché, autant ici je suis resté dubitatif. Je ne comprends pas trop que la palme d'or soit venue couronner ce film inégal.
Si j'avais su j'aurais essayé "Coup de chaud". Mais à vous de voir...
Re: Quel film, avez vous vu récemment au cinéma?
Une régression, c'est ce qu'entame Amenabar ? C'est un peu mon opinion en tous cas. Du même Amenabar, j'avais été complètement accroché par "Les autres", film dans lequel il réussissait à nous faire entrer dans les délires fantomatiques de la belle et inquiétante Nicole Kidman...
Alléché par le souvenir que j'avais gardé de son précédent opus, j' allais en confiance ce soir découvrir
"Régression" donc, impatient de m'immerger dans un malaise insidieusement croissant. Le synopsis était assez engageant : un flic enquête sur les déclarations d'une ado qui accuse son père de l'avoir violée au cours de ce qui semble bien être une messe noire. Cerise sur le gâteau, le père, alcoolique repenti que la religion a sorti de la déchéance, avoue. Dans la famille "cassoc" (ial) y a la grand-mère aussi, toujours pochtronne quant à elle et dotée d'une voix de satanée sorcière éraillée à souhait, enfin y a le fiston sodomite marginalisé qui squatte une usine désaffectée, vu que son père l'a viré à cause de ses tendances perverses. La mère y en a plus, elle s'est suicidée officiellement longtemps avant, mais d'après la fille éplorée c'est peut-être pas tout à fait un suicide, faut voir si y a pas du maléfice derrière tout ça.
Tous ces éléments se mettent en place dans une ambiance automnale pluvieuse déprimante (en diable), c'était parfait pour Halloween.
Sauf que pour nous (ma moitié et moi), ça n'a pas trop fonctionné. J'ai eu du mal à entrer dans le bad-trip familial, disons une grosse demi-heure pour me mettre dans l'ambiance où j'ai failli piquer du nez. Après, y a une grosse demi-heure qui marche mieux, j'ai failli être inquiet, je commençais à me dire que j'allais flipper un peu, je me disais y a quand même une ambiance. Quelques flashs hardcore essaient de faire monter la sauce façon démonologie, la mayo aurait pu prendre mais le soufflet retombe avec un final limite bâclé qui m'a laissé sur ma faim.
J'aimais mieux "Les autres", quoi.
Alléché par le souvenir que j'avais gardé de son précédent opus, j' allais en confiance ce soir découvrir
"Régression" donc, impatient de m'immerger dans un malaise insidieusement croissant. Le synopsis était assez engageant : un flic enquête sur les déclarations d'une ado qui accuse son père de l'avoir violée au cours de ce qui semble bien être une messe noire. Cerise sur le gâteau, le père, alcoolique repenti que la religion a sorti de la déchéance, avoue. Dans la famille "cassoc" (ial) y a la grand-mère aussi, toujours pochtronne quant à elle et dotée d'une voix de satanée sorcière éraillée à souhait, enfin y a le fiston sodomite marginalisé qui squatte une usine désaffectée, vu que son père l'a viré à cause de ses tendances perverses. La mère y en a plus, elle s'est suicidée officiellement longtemps avant, mais d'après la fille éplorée c'est peut-être pas tout à fait un suicide, faut voir si y a pas du maléfice derrière tout ça.
Tous ces éléments se mettent en place dans une ambiance automnale pluvieuse déprimante (en diable), c'était parfait pour Halloween.
Sauf que pour nous (ma moitié et moi), ça n'a pas trop fonctionné. J'ai eu du mal à entrer dans le bad-trip familial, disons une grosse demi-heure pour me mettre dans l'ambiance où j'ai failli piquer du nez. Après, y a une grosse demi-heure qui marche mieux, j'ai failli être inquiet, je commençais à me dire que j'allais flipper un peu, je me disais y a quand même une ambiance. Quelques flashs hardcore essaient de faire monter la sauce façon démonologie, la mayo aurait pu prendre mais le soufflet retombe avec un final limite bâclé qui m'a laissé sur ma faim.
J'aimais mieux "Les autres", quoi.
Re: Quel film, avez vous vu récemment au cinéma?
Un film que je conseil, Everest, par Baltasar Kormákur.
Film qui reste fidèle a la réel histoire, voilà le synopsis :
Inspiré d'une désastreuse tentative d'ascension de la plus haute montagne du monde, Everest suit deux expéditions distinctes confrontées aux plus violentes tempêtes de neige que l'homme ait connues. Luttant contre l'extrême sévérité des éléments, le courage des grimpeurs est mis à l'épreuve par des obstacles toujours plus difficiles à surmonter alors que leur rêve de toute une vie se transforme en un combat acharné pour leur salut.
Top
Film qui reste fidèle a la réel histoire, voilà le synopsis :
Inspiré d'une désastreuse tentative d'ascension de la plus haute montagne du monde, Everest suit deux expéditions distinctes confrontées aux plus violentes tempêtes de neige que l'homme ait connues. Luttant contre l'extrême sévérité des éléments, le courage des grimpeurs est mis à l'épreuve par des obstacles toujours plus difficiles à surmonter alors que leur rêve de toute une vie se transforme en un combat acharné pour leur salut.
Top
Re: Quel film, avez vous vu récemment au cinéma?
Kheiron est paraît-il un comique qui monte. Moi je connaissais pas, mais je l'ai entendu chez Ruquiez parler de son film, j'ai remarqué que même Y.Moix en disait le plus grand bien et ça m'a donné envie. Je ne saurais trop vous conseiller d'y aller jeter un oeil, en vous conseillant de prévoir un mouchoir pour éponger les larmes de rire ou d'émotion que vous sécrèterez secrètement dans le noir, braves gens...
Ca s'appelle "Nous trois ou rien", donc.
Avec ce film, Kheiron fait mouche et ratisse large. Il fait mouche en choisissant le registre comique, quand il aurait pu céder à la facilité en restant uniquement dans le pathos pour raconter le parcours exemplaire de ses parents. En déclenchant nos fréquents sourires autant que nos rires, sans aucune surenchère, il donne d'autant plus de force à l'émotion, qui déferle souvent elle aussi. Pudeur ou habileté, je ne sais ce qui le retient d'en rajouter sur la dureté des épreuves qu'ont vécues ses parents, comme tous les opposants iraniens au shah puis aux barbus qui ont pris sa place. Toujours une pirouette, un gag, un bon mot, un clin d'oeil pour tempérer le tempo. La beauté des engagements pour la liberté et la fraternité, que ses parents n'ont pu essayer de vivre pleinement qu'en choisissant l'exil chez nous, à une époque où peut-être ces valeurs pouvaient encore être entrevues malgré les traquenards dans la banlieue parisienne, cette beauté me rend nostalgique, comme si quelque chose avait disparu de mon pays...
Il fait mouche en incarnant ce père qu'il admire, il fait mouche en confiant à Leila Bekhti le rôle de sa mère et à Gérard Darmon celui de son grand-père resté en Iran. Quelques figures impayables incarnent pour notre plus grand plaisir des second rôles essentiels, dans la famille comme dans la banlieue cosmopolite des années 90...
Il ratisse large en donnant aux femmes, sans jamais se départir de son humour positif, leur place de pilier dans la construction du vivre-ensemble. Il ratisse large enfin en balançant l'air de rien son cri d'espoir, en ces temps où l'ouverture d'esprit et la tolérance semblent menacer de déserter notre terre de mélange. Respect, Kheiron !
Ca s'appelle "Nous trois ou rien", donc.
Avec ce film, Kheiron fait mouche et ratisse large. Il fait mouche en choisissant le registre comique, quand il aurait pu céder à la facilité en restant uniquement dans le pathos pour raconter le parcours exemplaire de ses parents. En déclenchant nos fréquents sourires autant que nos rires, sans aucune surenchère, il donne d'autant plus de force à l'émotion, qui déferle souvent elle aussi. Pudeur ou habileté, je ne sais ce qui le retient d'en rajouter sur la dureté des épreuves qu'ont vécues ses parents, comme tous les opposants iraniens au shah puis aux barbus qui ont pris sa place. Toujours une pirouette, un gag, un bon mot, un clin d'oeil pour tempérer le tempo. La beauté des engagements pour la liberté et la fraternité, que ses parents n'ont pu essayer de vivre pleinement qu'en choisissant l'exil chez nous, à une époque où peut-être ces valeurs pouvaient encore être entrevues malgré les traquenards dans la banlieue parisienne, cette beauté me rend nostalgique, comme si quelque chose avait disparu de mon pays...
Il fait mouche en incarnant ce père qu'il admire, il fait mouche en confiant à Leila Bekhti le rôle de sa mère et à Gérard Darmon celui de son grand-père resté en Iran. Quelques figures impayables incarnent pour notre plus grand plaisir des second rôles essentiels, dans la famille comme dans la banlieue cosmopolite des années 90...
Il ratisse large en donnant aux femmes, sans jamais se départir de son humour positif, leur place de pilier dans la construction du vivre-ensemble. Il ratisse large enfin en balançant l'air de rien son cri d'espoir, en ces temps où l'ouverture d'esprit et la tolérance semblent menacer de déserter notre terre de mélange. Respect, Kheiron !
Re: Quel film, avez vous vu récemment au cinéma?
monomental a écrit :Kheiron est paraît-il un comique qui monte. Moi je connaissais pas, mais je l'ai entendu chez Ruquiez parler de son film, j'ai remarqué que même Y.Moix en disait le plus grand bien et ça m'a donné envie. Je ne saurais trop vous conseiller d'y aller jeter un oeil, en vous conseillant de prévoir un mouchoir pour éponger les larmes de rire ou d'émotion que vous sécrèterez secrètement dans le noir, braves gens...
Ca s'appelle "Nous trois ou rien", donc.
Avec ce film, Kheiron fait mouche et ratisse large. Il fait mouche en choisissant le registre comique, quand il aurait pu céder à la facilité en restant uniquement dans le pathos pour raconter le parcours exemplaire de ses parents. En déclenchant nos fréquents sourires autant que nos rires, sans aucune surenchère, il donne d'autant plus de force à l'émotion, qui déferle souvent elle aussi. Pudeur ou habileté, je ne sais ce qui le retient d'en rajouter sur la dureté des épreuves qu'ont vécues ses parents, comme tous les opposants iraniens au shah puis aux barbus qui ont pris sa place. Toujours une pirouette, un gag, un bon mot, un clin d'oeil pour tempérer le tempo. La beauté des engagements pour la liberté et la fraternité, que ses parents n'ont pu essayer de vivre pleinement qu'en choisissant l'exil chez nous, à une époque où peut-être ces valeurs pouvaient encore être entrevues malgré les traquenards dans la banlieue parisienne, cette beauté me rend nostalgique, comme si quelque chose avait disparu de mon pays...
Il fait mouche en incarnant ce père qu'il admire, il fait mouche en confiant à Leila Bekhti le rôle de sa mère et à Gérard Darmon celui de son grand-père resté en Iran. Quelques figures impayables incarnent pour notre plus grand plaisir des second rôles essentiels, dans la famille comme dans la banlieue cosmopolite des années 90...
Il ratisse large en donnant aux femmes, sans jamais se départir de son humour positif, leur place de pilier dans la construction du vivre-ensemble. Il ratisse large enfin en balançant l'air de rien son cri d'espoir, en ces temps où l'ouverture d'esprit et la tolérance semblent menacer de déserter notre terre de mélange. Respect, Kheiron !
Re: Quel film, avez vous vu récemment au cinéma?
Madame et moi on aime assez Luchini, on a donc choisi "L'hermine" , de Christian Vincent, avec F.Luchini donc, dans le rôle du juge Racine, un sévère président de cour d'assise (re)tombant amoureux d'une de ses jurées, jouée par Sidse Babett Knudsen.
L'actrice porte un nom exotique que je n'avais pas retenu après avoir suivi la série Borgen, où elle incarnait magnifiquement une femme de pouvoir, rompue à toutes les roueries politiciennes mais pénétrée par la gravité de sa mission. Elle pouvait s'y montrer dure, mais ne se départissait jamais d'une belle humanité. Elle est ici Ditte, curieuse et sereine, médecin simplement douée d'une faculté exemplaire à l'empathie, qui sort de l'anonymat en étant choisie comme jurée. Comme telle elle est amenée à "monter sur la scène" du théâtre judiciaire (comme dit sa fille), c'est donc le hasard qui la remet en présence du juge Racine qu'elle a soigné une décennie plus tôt.
Comment ne pas tomber sous le charme de son sourire pétillant et chaleureux ? Elle n'a rien d'autre à faire que sourire, et tout est dit. Quelle présence !
Luchini, en juge Racine (encore le théâtre...), aborde magistralement (c'est le cas de le dire !) le registre de la discrétion, et ça lui va bien. Austère et réservé mais subtil, il nous séduit autant qu'il tente presque malgré lui de le faire platoniquement avec Ditte, cette belle personne qu'il avait perdue de vue et ne s'attendait pas à retrouver.
"L'hermine" est une vraie réussite pour ce qui concerne ce duo d'acteurs. Au passage, on a droit à quelques réflexions pas dénuées de profondeur sur la justice et sa place dans la vie sociale, même si son importance semble, pour le juge Racine, gommée par la puissance du sentiment amoureux qui s'impose à lui.
Une seule chose m'a rendu un peu chagrin dans le film : en tant que natif du nord, j'ai moins aimé l'image dépréciée de ma région d'origine, puisque autant les jurés que les témoins ou bien sûr l'accusé ont un côté "bourrin-de-base-bas-de-plafond", sur lequel la classe de Ditte tranche un peu trop facilement. J'aurais aimé un pannel de jurés plus diversifié, même si j'aime bien entendre au cinoche des accents chtis qui sonnent juste, comme celui de Corinne Masiero.
Quoique Christian Vincent ait réussi à faire passer pas mal d'émotion(s) et malgré des dialogues qui font souvent mouche dans des registres assez variés, c'est ce qui m'a retenu de mettre quatre étoiles sur Allocine (3.5 quand même)...
L'actrice porte un nom exotique que je n'avais pas retenu après avoir suivi la série Borgen, où elle incarnait magnifiquement une femme de pouvoir, rompue à toutes les roueries politiciennes mais pénétrée par la gravité de sa mission. Elle pouvait s'y montrer dure, mais ne se départissait jamais d'une belle humanité. Elle est ici Ditte, curieuse et sereine, médecin simplement douée d'une faculté exemplaire à l'empathie, qui sort de l'anonymat en étant choisie comme jurée. Comme telle elle est amenée à "monter sur la scène" du théâtre judiciaire (comme dit sa fille), c'est donc le hasard qui la remet en présence du juge Racine qu'elle a soigné une décennie plus tôt.
Comment ne pas tomber sous le charme de son sourire pétillant et chaleureux ? Elle n'a rien d'autre à faire que sourire, et tout est dit. Quelle présence !
Luchini, en juge Racine (encore le théâtre...), aborde magistralement (c'est le cas de le dire !) le registre de la discrétion, et ça lui va bien. Austère et réservé mais subtil, il nous séduit autant qu'il tente presque malgré lui de le faire platoniquement avec Ditte, cette belle personne qu'il avait perdue de vue et ne s'attendait pas à retrouver.
"L'hermine" est une vraie réussite pour ce qui concerne ce duo d'acteurs. Au passage, on a droit à quelques réflexions pas dénuées de profondeur sur la justice et sa place dans la vie sociale, même si son importance semble, pour le juge Racine, gommée par la puissance du sentiment amoureux qui s'impose à lui.
Une seule chose m'a rendu un peu chagrin dans le film : en tant que natif du nord, j'ai moins aimé l'image dépréciée de ma région d'origine, puisque autant les jurés que les témoins ou bien sûr l'accusé ont un côté "bourrin-de-base-bas-de-plafond", sur lequel la classe de Ditte tranche un peu trop facilement. J'aurais aimé un pannel de jurés plus diversifié, même si j'aime bien entendre au cinoche des accents chtis qui sonnent juste, comme celui de Corinne Masiero.
Quoique Christian Vincent ait réussi à faire passer pas mal d'émotion(s) et malgré des dialogues qui font souvent mouche dans des registres assez variés, c'est ce qui m'a retenu de mettre quatre étoiles sur Allocine (3.5 quand même)...
Re: Quel film, avez vous vu récemment au cinéma?
Je suis allé voir " Le fils de Saul"
Re: Quel film, avez vous vu récemment au cinéma?
J'ai vu aussi "Le fils de Saul" et j'ai mis ça dans allocine :
Tout a été dit sur la shoah, tout a été montré. Mais pas de cette façon peut-être... Parce qu'il ne propose que le point de vue étriqué d'un individu lambda terrorisé, seul au milieu de ses compagnons du désespoir, incapable de lever loin les yeux sur l'horrible décor industriel que des hommes ont mis en place et s'acharnent à faire fonctionner, broyé par leur machinerie mortuaire mais s'accrochant à une manifestation rituelle essentielle de notre conscience d'être, pour cette raison L . Nemès impose une vision nouvelle, quelque chose d'inédit qui dit notre condition d'humain confronté au néant et à l'abjection.
La bande son d'où la musique est quasiment inexistante est à elle seule une prouesse. Les dialogues le plus souvent chuchotés trouvent leur place vaille que vaille devant un brouhaha polyglotte fait d'allemand, de yeddish et de hongrois je crois mais aussi de cris, de pleurs, d'aboiements, de coups et de détonations, et tant pis si ces dialogues ne nous renseignent que très approximativement sur la progression d'une "intrigue", car elle n'a que peu d'importance. Il suffit de savoir que Saul, Sonderkommando ordinaire, croit reconnaître son fils dans une fournée à convoyer vers un crématorium et se met en tête de lui procurer une sépulture consacrée par un rabbin. Cacher le corps et trouver un rabbin devient son obsession, sa raison de survivre à chaque minute qui passe, sans se mettre à dos ses compagnons qui fomentent une mutinerie.
La caméra, presque toujours à l'épaule, nous donne le point de vue d'un homme contraint très souvent à baisser les yeux, à éviter les regards, à marcher vite d'une tâche absurde à une autre, obéissant à des ordres et des contre-ordres incessants. Elle ne donne une vision nette que sur les plans immédiatement proches, le flou dominant presque toujours dès que le regard porte un peu plus loin. Aucune vision d'ensemble précise et panoramique des scènes d'horreur, parfois un aperçu pas très net des morts qu'il faudra empoigner ou le rougeoiement d'un brasier en arrière plan.
La lumière très travaillée rend compte, comme de juste, d'une ambiance Nuit et Brouillard, quoi que la saison choisie pour la tranche de vie (et de mort !) qui nous est montrée soit semble-t-il le printemps, si j'en juge à l'ambiance des rares scènes de plein air et de grand jour.
En sortant de ce film TRES oppressant mais exempt de tout voyeurisme malsain, je me disais que j'aurais pu être cet homme ordinaire, réagir comme lui, à la minute la minute et de proche en proche au jour le jour, sans me poser d'autre question que comment vivre encore un peu. Et peut-être m'accrocher à la même chimère que lui, pour me sentir encore humain.
Je ne peux pas dire que j'ai passé un bon moment, mais je n'ai pas perdu mon temps, j'ai même gagné un peu en humanité en visionnant ce grand film, j'en suis sûr !
Tout a été dit sur la shoah, tout a été montré. Mais pas de cette façon peut-être... Parce qu'il ne propose que le point de vue étriqué d'un individu lambda terrorisé, seul au milieu de ses compagnons du désespoir, incapable de lever loin les yeux sur l'horrible décor industriel que des hommes ont mis en place et s'acharnent à faire fonctionner, broyé par leur machinerie mortuaire mais s'accrochant à une manifestation rituelle essentielle de notre conscience d'être, pour cette raison L . Nemès impose une vision nouvelle, quelque chose d'inédit qui dit notre condition d'humain confronté au néant et à l'abjection.
La bande son d'où la musique est quasiment inexistante est à elle seule une prouesse. Les dialogues le plus souvent chuchotés trouvent leur place vaille que vaille devant un brouhaha polyglotte fait d'allemand, de yeddish et de hongrois je crois mais aussi de cris, de pleurs, d'aboiements, de coups et de détonations, et tant pis si ces dialogues ne nous renseignent que très approximativement sur la progression d'une "intrigue", car elle n'a que peu d'importance. Il suffit de savoir que Saul, Sonderkommando ordinaire, croit reconnaître son fils dans une fournée à convoyer vers un crématorium et se met en tête de lui procurer une sépulture consacrée par un rabbin. Cacher le corps et trouver un rabbin devient son obsession, sa raison de survivre à chaque minute qui passe, sans se mettre à dos ses compagnons qui fomentent une mutinerie.
La caméra, presque toujours à l'épaule, nous donne le point de vue d'un homme contraint très souvent à baisser les yeux, à éviter les regards, à marcher vite d'une tâche absurde à une autre, obéissant à des ordres et des contre-ordres incessants. Elle ne donne une vision nette que sur les plans immédiatement proches, le flou dominant presque toujours dès que le regard porte un peu plus loin. Aucune vision d'ensemble précise et panoramique des scènes d'horreur, parfois un aperçu pas très net des morts qu'il faudra empoigner ou le rougeoiement d'un brasier en arrière plan.
La lumière très travaillée rend compte, comme de juste, d'une ambiance Nuit et Brouillard, quoi que la saison choisie pour la tranche de vie (et de mort !) qui nous est montrée soit semble-t-il le printemps, si j'en juge à l'ambiance des rares scènes de plein air et de grand jour.
En sortant de ce film TRES oppressant mais exempt de tout voyeurisme malsain, je me disais que j'aurais pu être cet homme ordinaire, réagir comme lui, à la minute la minute et de proche en proche au jour le jour, sans me poser d'autre question que comment vivre encore un peu. Et peut-être m'accrocher à la même chimère que lui, pour me sentir encore humain.
Je ne peux pas dire que j'ai passé un bon moment, mais je n'ai pas perdu mon temps, j'ai même gagné un peu en humanité en visionnant ce grand film, j'en suis sûr !
Dernière modification par monomental le 14 déc. 2015, 01:08, modifié 1 fois.
Re: Quel film, avez vous vu récemment au cinéma?
Et ce soir j'ai vu Demain. C'est pas un rêve ni de la voyance, "Demain" c'est un film, et un bon film à m'mod'...
Cyril Dion est , je crois, co-fondateur du mouvement Colibris, en tous cas il a milité avec Pierre Rhabi qui apparaît d'ailleurs dans le film. Dion signe ici avec Mélanie Laurent un documentaire généreux, bien construit et optimiste. Mais sans "béni-oui-ouisme" béat pour deux raisons à mon sens.
La première parce que si les messages alarmistes ne sont pas dominants dans le film (encore que les séquences montrant la navette des bulldozers dans les sables bitumineux du grand nord ou les élevages industriels de volailles fassent bien froid dans le dos...) la raison nous en est bien précisée : l'humain lambda, le consommateur béat de nos sociétés de nantis reçoit mal les messages moralisateurs, culpabilisants et anxiogènes dont on commence à avoir l'habitude maintenant, Dion et Laurent en ont bien pris conscience. Il leur fallait trouver une attaque positive, et c'est ce qu'ils ont fait en cherchant à nous donner envie de rejoindre le clan de ceux qui essayent de faire leur part (comme le colibri qui dépose inlassablement ses gouttes d'eau pour éteindre l'incendie de sa forêt, aurait pu nous rappeler P.Rhabi qui compare dans le film nos comportements à ceux des grands prédateurs, sans nous donner la préséance en matière de bon sens). Ils s'attachent à nous montrer des tentatives dans des endroits du monde ayant eu à souffrir de la crise en Europe, aux USA, et en Inde (mais pas en Chine, pas en Russie, pas en Amérique du sud et pas non plus en Afrique quand même si j'ai bien tout retenu, ce qui fait qu'il manque du monde quand même...), tentatives donnant localement des résultats prometteurs, porteurs d'espoir pour ceux et celles qui essayent de les mettre en oeuvre. Du coup, ils nous donnent envie de croire à de possibles lendemains qui chantent, envie surtout de commencer par un changement de nos propres comportements...
La deuxième tient aux sujets dont parlent les 2 chapitres les plus sombres : la finance/économie d'une part, la politique d'autre part. Là peut-être, le bât blesse un peu. Je veux dire que si j'ai compris l'esprit, si j'ai eu envie de coups de pieds dans ces 2 fourmilières, c'est parce que les choses nous sont présentées simplement, mais sans ménagement pour les arnaqueurs qui nous amènent dans le mur. Pas de "béni-oui-ouisme" donc. Malheureusement, je suis resté plutôt sur un sentiment de frustration à l'issue de ces deux chapitres. J'ai le sentiment que les argentiers et les politiques en place sont prêts à vendre chèrement leur peau, pas à céder la place facilement. Difficile d'éradiquer le pessimisme...
Heureusement, le final a trait à l'éducation, et c'est une force de ce film. Espérer laisser à nos enfants une terre viable pour l'homme sur le long terme, ça suppose de les éduquer à l'importance du partage. Je reçois le message 5 sur 5, j'y adhère et j'applaudis, comme l'ont fait les spectateurs de la salle où j'ai vu le film.
Demain, courez voir Demain ! Y a urgence, je crois.
Cyril Dion est , je crois, co-fondateur du mouvement Colibris, en tous cas il a milité avec Pierre Rhabi qui apparaît d'ailleurs dans le film. Dion signe ici avec Mélanie Laurent un documentaire généreux, bien construit et optimiste. Mais sans "béni-oui-ouisme" béat pour deux raisons à mon sens.
La première parce que si les messages alarmistes ne sont pas dominants dans le film (encore que les séquences montrant la navette des bulldozers dans les sables bitumineux du grand nord ou les élevages industriels de volailles fassent bien froid dans le dos...) la raison nous en est bien précisée : l'humain lambda, le consommateur béat de nos sociétés de nantis reçoit mal les messages moralisateurs, culpabilisants et anxiogènes dont on commence à avoir l'habitude maintenant, Dion et Laurent en ont bien pris conscience. Il leur fallait trouver une attaque positive, et c'est ce qu'ils ont fait en cherchant à nous donner envie de rejoindre le clan de ceux qui essayent de faire leur part (comme le colibri qui dépose inlassablement ses gouttes d'eau pour éteindre l'incendie de sa forêt, aurait pu nous rappeler P.Rhabi qui compare dans le film nos comportements à ceux des grands prédateurs, sans nous donner la préséance en matière de bon sens). Ils s'attachent à nous montrer des tentatives dans des endroits du monde ayant eu à souffrir de la crise en Europe, aux USA, et en Inde (mais pas en Chine, pas en Russie, pas en Amérique du sud et pas non plus en Afrique quand même si j'ai bien tout retenu, ce qui fait qu'il manque du monde quand même...), tentatives donnant localement des résultats prometteurs, porteurs d'espoir pour ceux et celles qui essayent de les mettre en oeuvre. Du coup, ils nous donnent envie de croire à de possibles lendemains qui chantent, envie surtout de commencer par un changement de nos propres comportements...
La deuxième tient aux sujets dont parlent les 2 chapitres les plus sombres : la finance/économie d'une part, la politique d'autre part. Là peut-être, le bât blesse un peu. Je veux dire que si j'ai compris l'esprit, si j'ai eu envie de coups de pieds dans ces 2 fourmilières, c'est parce que les choses nous sont présentées simplement, mais sans ménagement pour les arnaqueurs qui nous amènent dans le mur. Pas de "béni-oui-ouisme" donc. Malheureusement, je suis resté plutôt sur un sentiment de frustration à l'issue de ces deux chapitres. J'ai le sentiment que les argentiers et les politiques en place sont prêts à vendre chèrement leur peau, pas à céder la place facilement. Difficile d'éradiquer le pessimisme...
Heureusement, le final a trait à l'éducation, et c'est une force de ce film. Espérer laisser à nos enfants une terre viable pour l'homme sur le long terme, ça suppose de les éduquer à l'importance du partage. Je reçois le message 5 sur 5, j'y adhère et j'applaudis, comme l'ont fait les spectateurs de la salle où j'ai vu le film.
Demain, courez voir Demain ! Y a urgence, je crois.
Dernière modification par monomental le 14 déc. 2015, 20:42, modifié 1 fois.
- thunderbird
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Re: Quel film, avez vous vu récemment au cinéma?
Merci Christophe ! C'est le seul film qui m'intéresse , pour justement , atténuer le pessimisme qui m'étreint concernant notre petite planète bleue . Mais comme tu le soulignes , il y en a qui sont prêts à vendre chèrement leur peau et ne rien lâcher de leur pouvoir .
"Une nuit seulement , dormir sur le vent et planer au milieu des étoiles"
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Re: Quel film, avez vous vu récemment au cinéma?
Je viens d'aller voir Star Wars...
Conclusion : Il faut que j'y retourne pour savoir si j'ai aimé ou pas... Demain ??
L'explication (attention je spoil un peu, mais pas trop). A noté que mon avis n'a pas trop été façonné par les médias ou critique pro ou encore amateur. J'ai tout fait pour en savoir le moins possible avant d'aller le voir. Je n'ai rien lu dessus, même pas vu la bande annonce :
Conclusion : Il faut que j'y retourne pour savoir si j'ai aimé ou pas... Demain ??
L'explication (attention je spoil un peu, mais pas trop). A noté que mon avis n'a pas trop été façonné par les médias ou critique pro ou encore amateur. J'ai tout fait pour en savoir le moins possible avant d'aller le voir. Je n'ai rien lu dessus, même pas vu la bande annonce :
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Juste une question : "Buell ou Buell ?"
Re: Quel film, avez vous vu récemment au cinéma?
Pour cet avant-dernier week-end de Décembre, comme on se croyait au printemps on est allé voir "Avril et le monde truqué". Faut dire que j'aime bien Tardi, à part ses "Adèle blanc sec".
Aidé par deux scénaristes, Tardi s'est replongé dans le Paris des années communardes qu'il avait si bien croqué dans sa série BD "Le cri du peuple", d'après le roman de Vautrin. Sauf qu'ici il prend le parti d'imaginer un monde nouveau en tordant le cou au réel, au lieu de s'en inspirer comme il l'avait fait à partir de son coup de coeur pour Vautrin. Pas de guerres franco-allemandes donc, pas de chute de l'Empire, mais pas non plus un progrès industriel lié à l'or noir. L'humanité reste bloquée sur la vapeur venue du bois et du charbon. Après y a plus qu'à...
Il me tardait d'entrer dans le monde... Tardi(f !) en version animée, et je n'ai pas été déçu. Le film, scénarisé donc par Ekinci et Desmares, démarre au quart de tour par ce retournement pas si bête de l'Histoire avec un grand H. Nous voilà embarqués dans un univers de science fiction rétro (oxymorique mais cohérent, l'univers !), une vision gentiment pessimiste du monde où le génie graphique et l'inventivité du grand Tardi peuvent se déployer tout à loisir, délivrant au passage un discret message écologique en filigrane. Perspectives panoramiques urbaines (les 2 tours Eiffel, quelle trouvaille !), machineries enfumées et délires oniriques, tout cela trouve sa place dans une intrigue finaude riche en rebondissements, bien servie par des dialogues dynamiques où excellent les voix de P.Catherine et J.Rochefort notamment. Par le coup de théâtre final, la fine équipe nous fait un dernier clin d'oeil et la boucle est bouclée. Les petits et les grands, tout le monde est content. Peut-être même plutôt les grands, s'ils ont kiffé Tardi en fréquentant ses BD...
Aidé par deux scénaristes, Tardi s'est replongé dans le Paris des années communardes qu'il avait si bien croqué dans sa série BD "Le cri du peuple", d'après le roman de Vautrin. Sauf qu'ici il prend le parti d'imaginer un monde nouveau en tordant le cou au réel, au lieu de s'en inspirer comme il l'avait fait à partir de son coup de coeur pour Vautrin. Pas de guerres franco-allemandes donc, pas de chute de l'Empire, mais pas non plus un progrès industriel lié à l'or noir. L'humanité reste bloquée sur la vapeur venue du bois et du charbon. Après y a plus qu'à...
Il me tardait d'entrer dans le monde... Tardi(f !) en version animée, et je n'ai pas été déçu. Le film, scénarisé donc par Ekinci et Desmares, démarre au quart de tour par ce retournement pas si bête de l'Histoire avec un grand H. Nous voilà embarqués dans un univers de science fiction rétro (oxymorique mais cohérent, l'univers !), une vision gentiment pessimiste du monde où le génie graphique et l'inventivité du grand Tardi peuvent se déployer tout à loisir, délivrant au passage un discret message écologique en filigrane. Perspectives panoramiques urbaines (les 2 tours Eiffel, quelle trouvaille !), machineries enfumées et délires oniriques, tout cela trouve sa place dans une intrigue finaude riche en rebondissements, bien servie par des dialogues dynamiques où excellent les voix de P.Catherine et J.Rochefort notamment. Par le coup de théâtre final, la fine équipe nous fait un dernier clin d'oeil et la boucle est bouclée. Les petits et les grands, tout le monde est content. Peut-être même plutôt les grands, s'ils ont kiffé Tardi en fréquentant ses BD...